Je me sens très fier et reconnaissant de mon séjour à Rotterdam. Cette ville a façonné ma personnalité et m’a permis de nouer des amités avec des étudiants de tous les coins de l’Europe. Dans cet article, je souhaite vous partager les moments forts de mon séjour à l’Université Érasmus et mes perspectives sur l’accès aux programmes de master.
Accès au programme de master
Maintenant que je suis en Master in Management Programme Grande Ecole à l’ESSEC, je peux maintenant revenir en arrière et apprécier le chemin parcouru. L’admission à un programme aussi prestigieux nécessite beaucoup de travail, mais l’expérience à Rotterdam a été un tremplin important.
En observant mes pairs à l’ESSEC, je vois que les universités comme McGill, Warwick, King’s, LSE, UCL et Bocconi sont tenus en haute estime par les bureaux d’amission. Et depuis peu, après le Brexit, d’autres universités viennent compléter cette liste, dont Rotterdam. Pour vous donnez queqlues chiffres, dans la promotion des admis sur titres français venus de l’étranger (admission parallèle) du Programme Grande Ecole de l’ESSEC de 2024, vous trouverez autours de 12 élèves de Warwick, de McGill et de Bocconi, environ 8 élèves de King’s, Rotterdam et UCL, et près de 4 élèves de LSE, ESADE ou IE. Ce qui confirme la montée en popularité de Rotterdam. Pour finir, après avoir obtenu un bachelor à Rotterdam, l’entrée dans des écoles comme l’ESCP est relativement facile à obtenir. Dans des écoles comme l’ESSEC ou même l’INSEAD, cela devient plus difficile. HEC Paris, elle, reste la plus sélective.
Le choix d’un programme de licence prédéfinit souvent indirectement le choix du master. Mais quel chemin prendre pour atteindre votre objectif ? Ce qui est rassurant, c’est que Rotterdam vous offre la possibilité d’emprunter les voies d’admission parallèles vers les trois écoles parisiennes. De nombreux étudiants français à Rotterdam ne postulent qu’aux trois meilleures écoles, le top 5 est rarement considéré. Aujourd’hui, Rotterdam est comparable avec les meilleurs programmes de Londres ou de Milan. Cela pourrait donner aux étudiants et à leurs familles le choix d’un programme « le mieux adapté » plutôt que d’un « meilleur » programme. En regardant mes camarades de classe passer par des admissions parallèles, certains auraient préféré s’inscrire dans un programme moins prestigieux. Pourquoi ? Car pour beaucoup d’étudiants, le résultat de l’admission en master est souvent le même, mais les expériences et les coûts peuvent varier considérablement. Le préstige ne fait pas tout, sutout quand le résulat est le même. Alors, qu’est-ce que Rotterdam a de plus que les autres villes ?
Caractéristiques académiques
Commençons par une stratistique étonnante: en première année, j’avais six heures de cours obligatoires, quatre en deuxième année et aucune en troisième année. Pourtant, les diplômés de cette université sont excellents. Quelle est la raison de cette formule inhabituelle? L’autonomie ! Les examens sont exigeants, surtout en finance, en comptabilité et en supply chain. La réussite dépend de l’adaptabilité. Par ailleurs, le profil d’un candidat va bien au-delà de la moyenne générale : les activités extrascolaires, les projets personnels, les relations avec les professeurs, les expériences professionnelles et les tests tels que le Tage Mage ou le GMAT, qui nécessitent également une grande autonomie. L’admission aux masters n’est pas un concours de notes, c’est un concours de profils, et un CV impactant est dificile à forger et requière beaucoup de discipline.
Je connais des amis qui, après s’être sentis perdus, sont même retournés en prépa pour un meilleur soutien méthodologique. Pour moi, ce fut une révélation. J’ai d’abord tenté de maintenir le rythme académique des cours traditionnels, puis, je me suis adapté, et j’ai trouvé un rythme qui me correspondait le mieux.
Mais ne vous inquiétez pas, les étudiants ne sont pas laissés seuls face à des exercices de mathématiques sans fin. Le meilleur soutien vient de ses amis. Assez vite, on trouve un groupe d’amis qui partagent nos objectifs. J’ai trouvé mon groupe et nous avons décidé du rythme, des horaires, et des lieux où étudier. C’était une véritable liberté par rapport aux cours magistraux de deux heures au lycée que j’ai tant détesté. L’université encourage cette autonomie. Tout le campus est comme une grande bibliothèque : 20 % de sa surface est occupée par des salles de classe, tandis que 80 % sont des espaces ouverts dans lesquels on peut se mettre au travail.
Culture
Outre son autonomie académique, Rotterdam est une université profondément européenne. J’y ai rencontré de nombreux Allemands, Français et Italiens. Cette diversité culturelle m’a aidé à devenir plus européen et m’a appris à travailler et à nouer des liens avec des personnes d’horizons différents. Ma meilleure amie est grecque et je lui ai rendu visite cet été. J’espère que notre amitié perdurera.
À Rotterdam, j’ai appris à prendre en compte les différences culturelles, un état d’esprit qui m’aidera plus tard à accepter les valeurs et les styles de travail divergents dans les domaines professionnel et personnel. Je sens aussi que ma personnalité a évolué. Je suis devenu plus pragmatique, influencé soit par la culture néerlandaise. Cette culture germanique est très posée, rationnelle et mesurée, des traits qui me convenaient parfaitement. Cette mentalité m’a également aidé à me distancer des idées de prestige. Aux Pays-Bas, toutes les villes étudiantes et leurs universités, Amsterdam, Utrecht, Leyde, Maastricht, Groningen, La Haye, sont réputées pour leur qualité, mais chacune avec ses spécialités. Cela crée automatiquement une ambiance culturelle égale qui nous motive à travailler vers l’excellence pour nous démarquer. Obtenir un diplôme ne suffit plus; c’est une véritable leçon d’humilité.
Enfin, cette culture pragmatique se manifeste aussi dans la manière dont nous abordons les entreprises. Chaque cours est en lien direct avec le monde professionnel, et la moitié des projets sont réalisés en collaboration avec des entreprises. J’ai travaillé avec des marques comme les pulls Saint James, le géant américain Cisco ou la start-up de cryo-microscopie Delmic. Aux Pays-Bas, les étudiants commencent souvent à travailler dans leur supermarché local à 15 ans. On apprend à lier la théorie à la réalité. Je me souviens qu’une fois, en première année, j’ai appris une fonction mathématique et demandé, comme le ferait tout bon élève français, à voir la démonstration de la formule. Le professeur s’est moqué de moi en me disant : « Pourquoi apprendre ça ? Tu l’oublieras en deux semaines, et ce n’est pas ton boulot de prouver ces formules mais de les appliquer. » J’ai beaucoup apprécié cette approche.
En conclusion, Rotterdam est l’une des rares institutions faite pour un type d’étudiant spécifique : autonome, discipliné et international. Mais cette université m’a appris plus que des choses académiques ; elle a élargi ma vision de la vie et renforcé mes relations interpersonnelles. Je quitte Rotterdam avec des souvenirs inoubliables, des amitiés précieuses et une vision claire de mes ambitions professionnelles. Cela a été un tremplin vers un bel avenir, et je suis prêt à appliquer dans ma carrière tout ce que j’ai appris dans cette institution.