Étudier à l’étranger : faut-il choisir son université selon les classements internationaux ?
Il existe beaucoup d’excellentes options pour vos études à l’étranger, mais certaines seront plus pertinentes que d’autres par rapport à vos propres critères : la langue du cursus, le type d’environnement recherché, la distance de vos proches, votre budget, ou encore la reconnaissance du diplôme obtenu en France et à l’étranger. Les classements internationaux peuvent également être un facteur dans vos choix.
En effet, il existe plusieurs classements qui visent à établir une hiérarchie entre les universités et donnent l’impression que certaines sont « meilleures » que d’autres. Si les classements peuvent d’une certaine manière révéler l’excellence de la recherche académique d’une institution, cela ne doit en aucun cas constituer le seul critère pour choisir votre université ! En effet, les critères pris en compte dans la majorité de ces classements n’auront en réalité qu’un impact limité sur votre expérience. De plus, certaines universités d’excellence ne sont pas présentes dans les classements internationaux car leur taille limitée, leur absence de programmes de masters ou d’autres facteurs ne leur permettent pas d’être incluses. Ainsi des liberal arts colleges aux États-Unis comme Williams, Amherst, Wellesley, Pomona ou en encore Middlebury ne figurent pas dans les classements internationaux alors qu’elles bénéficient en réalité d’une excellente réputation aussi bien du point de vue académique qu’auprès des employeurs. Ces établissements sont d’ailleurs parfois tout aussi sélectifs que certaines des universités les mieux classées – il convient donc de relativiser les classements et de considérer également tous les autres facteurs !
Nous vous présentons ci-dessous les classements mondiaux de référence, édités par le QS World University Rankings, le Times Higher Education (THE) et le classement de Shanghai.
Classements QS, Shanghai, THE : quelles sont les principales différences ?
Avant de découvrir le classement des meilleures universités internationales, il convient de faire le point sur les différences qui peuvent exister entre les palmarès publiés par le classement de Shanghai, celui du QS Rankings et celui du Times Higher Education. À noter que ce décryptage n’est pas simple car les critères d’évaluation de ces classements sont assez nombreux et parfois complexes. Prenons un exemple : le QS University Ranking met principalement l’accent sur la réputation académique de l’université qu’il cherche à évaluer. Le classement de Shanghai, quant à lui, tient compte du nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens étudiants ou membres du corps professoral de l’université. Cette simple différence peut déjà produire des résultats divergents et des classements assez dissemblables.
Quel classement est le plus fiable ?
En réalité, ces trois classements peuvent être un facteur de choix d’université mais ils ne doivent évidemment pas être les seuls car ils ne tiennent compte que de la dimension académique. Il faut aussi faire preuve de réalisme : mon profil académique me permet-il d’envisager des universités de tout premier rang ?
Parmi les critères du classement de Shanghai, on peut noter le nombre de diplômés ou professeurs ayant reçu un prix Nobel ou une médaille Fields, le nombre de chercheurs fréquemment cités dans des publications académiques ou encore le nombre de publications dans les revues les plus prestigieuses de sciences sociales et de sciences.
Celui du QS Rankings, quant à lui, se concentre sur les six critères suivants :
- la réputation académique (40 %) ;
- la réputation auprès des employeurs (10 %) ;
- le ratio professeur/étudiant (20 %) ;
- les citations par faculté (20 %) ;
- le ratio de professeurs internationaux (5 %) ;
- le ratio d’étudiants internationaux (5 %).
Le classement THE, quant à lui, propose une vision plus générale englobant à la fois les critères de recherche et de réputation de l’université, selon une méthodologie se basant sur 13 indicateurs de performance regroupés en 5 catégories :
- la qualité de l’enseignement et de l’environnement d’apprentissage ;
- les perspectives internationales visant à évaluer le ratio de professeurs et d’étudiants internationaux au sein de l’établissement, ainsi que le nombre de travaux de recherche écrits ou coécrits par un auteur étranger, et publiés par l’université ;
- les citations permettant d’évaluer l’impact et l’influence des travaux édités par l’université, au niveau national et international ;
- la recherche, prenant en compte le nombre de travaux publiés, mais aussi la réputation de l’établissement et sa reconnaissance sur le territoire national et au-delà ;
- le transfert de connaissances, permettant de mesurer l’impact de l’université sur le milieu industriel, et d’évaluer sa capacité à apporter des solutions innovantes et performantes aux problématiques rencontrées par les entreprises.
Justin, étudiant en ingénierie mécanique à l’University College London (UCL) (Angleterre), partage son point de vue sur l’importance des classements : « Les classements des universités ont en effet été un des critères que j’ai considérés dans mon choix. Je pense que cela reflète la qualité et la réputation d’une université et, par là même, offre des opportunités intéressantes pour la suite. Cela dit, il faut appréhender les classements avec précaution, on ne doit pas les considérer comme absolus, il faut vérifier les critères de classement utilisés qui, d’un classement à l’autre, favorisent certaines universités. De plus, je pense que la priorité est à mettre sur ce qui nous correspond le mieux. Le simple fait qu’une université soit classée 10e du point de vue académique ne garantit pas qu’elle nous apportera une meilleure expérience d’apprentissage ou que la qualité de l’enseignement sera meilleure que dans une université classée 50e. »
Tableau comparatif des différents classements des meilleures universités internationales
Rang | QS World University Rankings (2020) | Times Higher Education (THE) (2020) | Classement de Shanghai (2019) |
1 | Massachusetts Institute of Technology (MIT) USA | University of Oxford – RU | Harvard University – USA |
2 | Stanford University – USA | California Institute of Technology (Caltech) – USA | University of Stanford – USA |
3 | Harvard University – USA | University of Cambridge – RU | University of Cambridge – RU |
4 | University of Oxford – RU | University of Stanford – USA | Massachusetts Institute of Technology (MIT) USA |
5 | California Institute of Technology (Caltech) – USA | Massachusetts Institute of Technology (MIT) USA | University of California, Berkeley – USA |
6 | ETH Zurich (École polytechnique fédérale de Zurich) – Suisse | Princeton University – USA | Princeton University – USA |
7 | University of Cambridge – RU | Harvard University – US | University of Oxford – RU |
8 | UCL – RU | Yale University – USA | Columbia University – USA |
9 | Imperial College London – RU | University of Chicago – USA | California Institute of Technology (Caltech) – USA |
10 | University of Chicago – USA | Imperial College London – RU | University of Chicago – USA |
Comme vous pouvez le voir, les universités anglo-saxonnes dominent largement les palmarès, notamment grâce à la qualité de leur recherche et à leurs moyens financiers considérables.
Encore une fois, intégrer l’une des meilleures universités du monde selon ces classements ne signifie pas intégrer la meilleure université du monde pour vous ! En effet, ces universités ne conviennent pas à tous les profils et tous les projets et n’offrent pas nécessairement l’environnement qui vous correspond. De plus, intégrer un de ces établissements ne garantit en aucun cas d’avoir l’expérience universitaire la plus épanouissante, ni même les « meilleures » opportunités professionnelles par la suite. Dans la majorité des pays anglo-saxons, les résultats obtenus seront tout aussi et même plus déterminants que l’université dans laquelle vous aurez fait votre premier cycle. Choisissez donc une université dans laquelle vous vous sentirez bien et dans un environnement qui vous offrira les meilleures conditions possibles pour réussir !
Jade, étudiante en première année à l’université de McGill (Canada) précise avoir « été un peu influencée par les classements, bien qu’ils ne soient pas si importants que ça. En effet, chaque classement possède ses propres critères, ce qui peut créer de grandes variations. La qualité de l’enseignement et la reconnaissance internationale de l’université sont un critère parmi tant d’autres. Les classements ne devraient pas être un critère de décision pour les étudiants car ils ne sont pas toujours très fiables ».
Par ailleurs, les classements nationaux (Guardian, The Sunday Times) produisent généralement des résultats très variés. Il peut également, au sein d’une même université, y avoir des disparités d’un département à l’autre. Il peut donc être intéressant de consulter des classements nationaux pour connaître la réputation de l’université à l’échelle nationale. De plus, vous pouvez aussi comparer le classement mondial des universités dans leur globalité mais également par discipline. Certaines universités peuvent en effet être spécialisées ou mondialement reconnues dans certaines disciplines universitaires en particulier.
Considérons par exemple certains classements nationaux des universités au Royaume-Uni.
Classement des universités au Royaume-Uni
Différentes revues publient chaque année un classement des meilleures universités du Royaume-Uni avec des indicateurs de performance différents. Par exemple, dans son palmarès des 120 meilleures universités du Royaume-Uni, le célèbre quotidien britannique The Guardian se focalise sur les critères suivants :
- la qualité de l’enseignement dispensé ;
- les avis d’étudiants ayant fréquenté l’établissement ;
- les possibilités de carrière et la vitesse d’insertion sur le marché du travail ;
- les frais de scolarité ;
- la proportion d’étudiants par professeur ;
- le pourcentage d’élèves qui continuent en deuxième année.
En revanche, ce classement ne tient pas compte des travaux de recherche publiés par les universités car The Guardian considère qu’ils ne présentent que peu d’intérêt pour les étudiants.
Tableau récapitulatif du classement des 10 meilleures universités du Royaume-Uni en 2020
Ce tableau se fonde sur les classements nationaux (Guardian et Complete University Guide) et des classements internationaux (THE et QS).
Rang | The Guardian | Complete University Guide | THE | QS |
1 | University of Cambridge | University of Cambridge | University of Oxford | University of Oxford |
2 | University of St Andrews | University of Oxford | University of Cambridge | University of Cambridge |
3 | University of Oxford | University of St Andrews | Imperial College London | University College London (UCL) |
4 | Loughborough University | London School of Economics and Political Science (LSE) | University College London (UCL) | Imperial College London |
5 | Durham University | Imperial College London | London School of Economics and Political Science (LSE) | University of Edinburgh |
6 | University of Bath | Durham University | University of Edinburgh | University of Manchester |
7 | Imperial College London | Lancaster University | King’s College London (KCL) | King’s College London (KCL) |
8 | Lancaster University | Loughborough University | University of Manchester | London School of Economics and Political Science (LSE) |
9 | University of Warwick | University of Bath | University of Warwick | University of Bristol |
10 | University of Exeter | University College London (UCL) | University of Bristol | University of Warwick |
Charles, diplômé de l’université de Durham (Royaume-Uni), précise qu’il « pense que les classements ont une importance, en particulier pour se rendre compte de la spécialité de chaque université. Par exemple, : Durham est davantage réputée pour l’histoire plutôt que pour d’autres disciplines de sciences sociales, ce qui se reflète dans les classements, et dont j’ai pu me rendre compte durant mon expérience ».
Vous pouvez également vous référer à la liste d’universités appartenant au Russell Group, qui représente les 24 meilleures universités publiques de recherche du Royaume-Uni. Toutefois, notez bien que certaines universités prestigieuses comme l’université de Bath ou de St Andrews n’en font pas partie, donc cela n’est pas forcément le seul indicateur à regarder !
Pour conclure, Matthew, étudiant en ingénierie à l’université de Warwick (Royaume-Uni), nous invite à relativiser les classements aussi bien nationaux et qu’internationaux et précise qu’aujourd’hui : « Il existe tellement d’universités capables de fournir une formation de haut niveau que les classements me semblent assez peu importants. Pour choisir un établissement, il faut suivre son envie. Je suis profondément convaincu qu’un étudiant peut se sentir bien dans n’importe quelle université, à partir du moment où il apprécie son cursus et reste ouvert à de nouvelles expériences. »
Comme le précise Anne Saci, coach en orientation, chacun a sa propre stratégie de réussite et cela ne passe pas forcément par l’intégration d’une université tout en haut des classements. L’essentiel est de finir par arriver en haut et d’atteindre ses objectifs en passant par le cursus qui vous correspond, que ce soit médecine, dentaire ou sciences et ingénieries !
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