Interview d‘Arnault: diplômé d’un Bachelor d’Histoire moderne à l’Université d’Oxford
Arnault Barichella a fait une licence en Histoire moderne à l’Université d’Oxford (BA Modern History) avant d’intégrer Sciences Po Paris en Master puis en Doctorat. Pourrais-tu commencer par nous raconter à quels cursus tu avais postulé en Angleterre ? J’ai postulé à 5 cursus de licence en Histoire au Royaume-Uni et j’ai eu la chance…
Arnault Barichella a fait une licence en Histoire moderne à l’Université d’Oxford(BA Modern History) avant d’intégrer Sciences Po Paris en Master puis en Doctorat.
Pourrais-tu commencer par nous raconter à quels cursus tu avais postulé en Angleterre ?
J’ai postulé à 5 cursus de licence en Histoire au Royaume-Uni et j’ai eu la chance être admis dans les 5 universités auxquelles j’avais postulé : Oxford, LSE, UCL, King’s College et SOAS.
L’Université d’Oxford demande de choisir un collège dans le dossier de candidature. A quel collège avais-tu postulé ?
J’avait initialement postulé à University College, mais j’ai finalement été accepté à St. Peter’s College.
A quel moment avais-tu commencé ta préparation pour les entretiens ?
Ma mère avait obtenu un diplôme de l’Université d’Oxford, ce qui a été à l’origine de mon envie d’y postuler.
J’avais commencé à me préparer dès la classe de première mais j’ai finalement décidé en classe de terminale de postuler pour le programme en Histoire moderne (Modern History).
Quel a été le processus de sélection ?
J’ai dû passer un examen (History Aptitude Test, HAT) et soumettre mon dossier de candidature contenant une lettre de motivation (Personal Statement), ainsi qu’une lettre de recommandation, directement via le site internet UCAS.
J’ai également transmis à l‘Université d’Oxford une dissertation (essay) en anglais sur les origines de la Guerre froide que j’avais rédigée pour mon cours d’histoire.
Mon dossier ayant été retenu à l’issue de cette première sélection, j’ai ensuite été convoqué pour des entretiens.
Quels types de questions t’ont été posées durant les entretiens ?
L’un des entretiens portait sur l’analyse de textes historiques et plus généralement sur l’Histoire en tant que discipline, ainsi que sur les méthodes d’analyse historique.
De par ma nationalité, j’ai également eu des questions sur l’Histoire de France et sur la politique française.
Les professeurs m’ont aussi posé plusieurs questions sur les origines de la Guerre froide, en lien avec la dissertation que j’avais envoyée dans mon dossier de candidature.
Comment t’étais-tu préparé ?
Le programme du Baccalauréat international m’avait déjà bien préparé pour les entretiens.
J’avais également été coaché par l’Ecole bilingue et j’avais régulièrement lu la revue britannique The Economist afin d’être bien informé concernant les enjeux d’actualité.
Pour préparer un entretien d’Oxbridge en lien avec les sciences sociales, il est très fortement recommandé de lire The Economist !
J’avais eu l’occasion de réaliser quelques entretiens blancs avec le conseiller en orientation internationale de mon lycée.
Je pense qu’il y a toujours un facteur chance. La réussite de l’entretien dépend non seulement du niveau de préparation, mais aussi souvent du type de questions posées et de la manière dont on s’entend avec son interlocuteur.
Quel ressenti as-tu par rapport à tes entretiens ?
Les entretiens étaient difficiles. La plupart des questions étaient focalisées sur le cursus d’histoire que je suivais à l’Ecole bilingue dans le programme du Baccalauréat international. Les entretiens sont souvent aussi une manière pour les professeurs d’entrevoir la personnalité des candidats.
Pour Oxford et Cambridge, les entretiens sont un facteur déterminant dans le processus d’admission. J’ai mieux réussi les deux entretiens à St. Peter’s College où j’ai finalement été admis.
J’ai tendance à progresser rapidement avec la pratique et après les deux premiers entretiens à University College, j’étais mieux préparé. J’avais plus confiance en allant aux entretiens deSt. Peter’s. Ces entretiens peuvent s’avérer plus difficile pour une personne timide. Ils visent aussi à évaluer la compatibilité du candidat avec le système d’enseignement et de tutorat unique à Oxford et à Cambridge.
Il y avait 2 ou 3 membres dans chaque jury lors des entretiens. Pendant le 1er entretien, un professeur de St. Peter’s College m’avait déjà repéré.
Quelle offre as-tu finalement obtenu de la part d’Oxford ?
J’ai obtenu une offre conditionnelle avec 38 points au Baccalauréat international (Oxford demande généralement 40 points sur 45).
Pourrais-tu nous dire quelques mots sur ton Personal Statement UCAS (lettre de motivation) ?
Je me souviens que j’avais passé beaucoup de temps pour préparer mon personal statement UCAS. Je l’avais faite relire par mes parents et par plusieurs professeurs de mon lycée pour être sûr qu’il n’y avait pas de fautes et que j’abordais des sujets pertinents.
Pourrais-tu nous décrire ton expérience à Oxford ?
Je garde un très bon souvenir de mes trois années à Oxford. Ce fut une expérience formidable et extrêmement enrichissante.
Le système de tutorat est unique au monde, et la vie dans le collège est très épanouissante. J’ai vécu une immersion totale dans le monde universitaire et j’ai vraiment eu l’impression d’avoir vécu une expérience digne d’Harry Potter. Néanmoins, Oxford est une très petite ville, donc après trois années, j’avais envie de continuer mes études dans une grande métropole comme Londres ou Paris.
Etais-tu logé sur le campus de ton college ?
J’ai fait le choix d’être logé dans les chambres proposées par mon college pendant mes trois années d’étude, même si certains de mes amis avaient choisi de vivre en colocation pour la deuxième année. Je recommande vivement de vivre dans le college plutôt qu’en colocation, si cela est possible.
Y a-t-il des choses que tu as moins appréciées dans le système éducatif britannique ?
Il me semble que l’une des principales faiblesses du système éducatif britannique est le fait que la notation est presque entièrement basée sur l’examen final. J’ai vu des gens s’évanouir pendant les examens et qui ont du être évacués en urgence. J’avais eu la chance d’avoir déjà obtenu une offre d’admission sans condition de notes de la part de Sciences Po pour le Master, ce qui a permis de réduire le niveau de stress. Néanmoins, je ne garde pas un bon souvenir de la période des examens. En mon opinion, la notation n’est pas toujours très juste car elle ne reflète pas forcément le travail continue sur la durée.
Le système des examens finaux est une tradition bien ancrée dans l’histoire d’Oxford et de Cambridge, donc je ne pense pas que cela va changer. Toutefois, ces deux universités donnent la possibilité d’écrire un mémoire en dernière année dans certaines filiales.
Comment était ta charge de travail à Oxford ?
La charge de travail pouvait varier. J’ai eu beaucoup de travail lors de ma première et ma troisième année, et moins lors de ma deuxième année. Néanmoins, j’ai eu l’impression d’avoir plus de travail pendant mon Master à Sciences Po.
Le système britannique consiste à étudier moins de matières par rapport au système français, même si les matières sont étudiées de manière plus approfondie. En effet, le nombre de matières est limité à une ou deux par trimestre, donc je n’ai pas eu l’impression d’être surchargé par le travail demandé (sauf lors de la préparation des examens finaux).
As-tu été impliqué dans la vie associative d’Oxford ?
Absolument, j’ai été élu trésorier et ensuite président de la Oxford French Society, ainsi que vice-président de la European Affairs Society. J’ai également été membre du club de badminton, et j’ai aussi rejoint la Oxford Union, une association de débat très renommée. Il y a beaucoup d’opportunités pour rejoindre des associations, assister à des conférences et participer à des activités extra-scolaires au sein de l’université, et la vie étudiante au sein de chaque collège est également très riche.
Penses-tu qu’il existe des différences notables entre les différents collèges ?
Chaque collège possède sa propre personnalité. Par exemple, certains collèges (comme St. Peter’s College) acceptent plus d’élèves internationaux. Quelques collèges ont aussi une orientation politique. Par exemple, Christ Church est réputé comme étant plutôt conservateur, tandis que Wadham est considéré comme étant plus libéral. Néanmoins, les différences ne sont pas fondamentales, et la plupart des collèges partagent un mode de fonctionnement assez similaire.
As-tu postulé dans d’autres systèmes universitaires ?
Malgré le Brexit, Oxford et Cambridge demeurent, dans mon opinion, parmi les meilleures universités au monde. Le système de collège et la méthode d’enseignement basée sur le tutorat sont quasi uniques (très peu d’autres universités proposent le même système). Ils permettent une expérience extrêmement enrichissante et une immersion totale pendant trois années dans une atmosphère magique. Pour conclure, j’encourage vivement toute personne qui a les capacités académiques à postuler à Oxbridge, autant pour des raisons académiques que pour l’expérience exceptionnelle que cela représente.
Vous êtes prêt(e) à étudier à l’Université d’Oxford ?
Avec une Licence (LLB) de l'UCL et d'Assas, et le programme Grande École à HEC Paris, Adam a plus de 10 ans d'expérience dans l'éducation et le mentorat d'étudiants. Passionné par l'aide aux étudiants pour atteindre leurs rêves académiques, il a co-fondé Your Dream School pour guider les étudiants dans l'admission universitaire et la préparation aux entretiens pour des institutions internationales prestigieuses.