Etudier à l’étranger : comment bien choisir son cursus Liberal Arts ?
Vous vous intéressez à toutes sortes de disciplines et appréciez les approches transdisciplinaires ? Vous cherchez à appréhender l’environnement dans lequel vous évoluez, à comprendre le monde qui vous entoure et les lois et principes qui le régissent sans avoir à vous spécialiser dans un domaine précis ? Les arts libéraux sont faits pour vous !
L’origine des arts libéraux : un peu d’histoire
Bien que d’apparence relativement récente, l’étude des arts libéraux a vu le jour durant l’Antiquité. Les Grecs et les Romains considèrent un ensemble de disciplines comme la base de toute culture et érudition. À l’époque, l’étude des arts libéraux s’organise en deux cycles : le trivium, et le quadrivium, respectivement axés sur l’expression orale et écrite et sur les mathématiques. Ces premiers cycles d’études sont alors considérés comme indispensables pour accéder à des disciplines plus complexes telles que la philosophie, la théologie et la métaphysique.
De l’Antiquité à l’époque moderne : les arts libéraux aujourd’hui
S’inspirant du modèle gréco-romain, les arts libéraux enseignés à l’heure actuelle dans les universités proposent aux étudiants des programmes interdisciplinaires leur permettant de bénéficier d’un enseignement transversal mêlant souvent art et sciences, d’aiguiser leur culture générale et de développer un esprit critique.
Les matières proposées dans ces cursus varient d’un établissement à l’autre, mais généralement, on y retrouve les mêmes matières fondamentales :
- les sciences humaines qui étudient l’homme aussi bien à l’échelle individuelle que collective et englobent des matières telles que l’art, les langues, la littérature, les religions, et l’éthique ;
- les sciences sociales, visant à analyser les sociétés humaines, à appréhender les relations entre l’homme et son entourage et ses interactions avec l’environnement dans lequel il évolue. Les sciences sociales peuvent s’étudier à travers différentes matières telles que l’histoire, la politique, le droit, la psychologie, et l’économie ;
- les sciences formelles principalement axées sur l’étude des mathématiques, de l’informatique, et de la logique ;
- les sciences naturelles qui étudient l’environnement dans lequel nous évoluons à travers différentes disciplines telles que la biologie, la chimie, l’astronomie, et la géologie.
Le principal atout d’un cursus liberal arts est qu’il offre une grande souplesse au niveau du choix des disciplines. Les étudiants doivent valider un tronc commun de quelques matières fondamentales (souvent égal à deux à trois semestres d’études à plein-temps, soit 15 à 17 heures de cours en moyenne) et un certain nombre de crédits. Une fois ce tronc commun validé, vous êtes ensuite libres (d’où le terme liberal) de sélectionner les matières que vous souhaitez insérer dans votre programme d’études ainsi qu’un certain nombre de cours dans votre major ou spécialisation. C’est donc un cursus à la carte, permettant aux étudiants d’approfondir différentes disciplines, avant d’opter pour un domaine de prédilection, sur lequel se focalisera leur spécialisation ou major, que ce soit l’histoire de l’art, la chimie, les sciences politiques, la littérature, la photographie, le cinéma, ou encore les mathématiques. Toutes les matières ou presque sont envisageables !
Aux États-Unis, la plupart des liberal arts colleges proposent un cursus sur quatre ans tandis qu’il dure généralement trois ans au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, aboutissant à l’obtention d’un bachelor of Arts (BA) ou d’un bachelor of Science (BSc) selon la spécialisation que vous aurez choisie (à dominante arts ou sciences).
Dans l’immense majorité des universités américaines, la première et même la deuxième année universitaire se rapproche d’un programme de liberal arts. Les étudiants ont ainsi accès à des disciplines nombreuses et variées au début de leurs études, afin de leur permettre de choisir avec plus de facilité et de certitude le ou les domaines qu’ils souhaiteront approfondir dans le cadre de leur spécialisation. À noter qu’il est souvent possible de suivre une double spécialisation (double major) pour ceux qui souhaiteraient avoir le cursus le plus large possible. De plus, il est très commun pour un étudiant de choisir une option moins approfondie (minor) dans une matière qui peut être – mais n’est pas nécessairement – en lien avec la major choisie.
Cela étant dit, suivre un programme de liberal arts dans une université dédiée à ce type de programme – un liberal arts college (comme Williams, Amherst, Swarthmore ou Wellesley) – plutôt que dans une grande université recèle de nombreux avantages : de fait, les effectifs étant plus restreints que dans une grande université, les étudiants peuvent bénéficier d’une plus grande proximité avec les enseignants et donc d’un meilleur mentorat. Les interactions entre élèves et professeurs sont vivement encouragées et les étudiants sont invités à exprimer leurs points de vue. Les étudiants peuvent ainsi bénéficier d’un suivi personnalisé et solliciter fréquemment leurs professeurs qui sont encore plus accessibles qu’à l’université. Les liberal arts colleges mettent souvent en avant que les étudiants peuvent faire de la recherche dès la première année et qu’ils suivent l’ensemble de leur cours avec des professeurs permanents (tenured professors) dans des groupes de petite taille et n’auront pas à suivre des cours enseignés par de jeunes diplômés (graduate assistants) comme le feront leurs homologues dans de grandes universités de recherche (research universities). En effet, étant donné que les liberal arts colleges ne proposent généralement pas ou très peu de cursus de master, le bachelor est le cursus de prédilection et tous les professeurs enseignent donc aux étudiants de ce programme.Par ailleurs, les liberal arts colleges sont généralement plus petits que les universités publiques ; par exemple, alors que l’université du Massachusetts Amherst (UMass) compte environ 30 000 étudiants, Amherst College, le liberal arts college situé à proximité, n’en compte que 1 800 !
Les meilleurs cursus liberal arts and sciences
Les États-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et, dans une certaine mesure, le Canada et l’Irlande font partie des destinations les plus réputées pour la qualité de leur programme de liberal arts and sciences.
Aux États-Unis
Les États-Unis sont les premiers à avoir introduit l’enseignement du liberal arts au sein de leur système académique (au xixe siècle). Le territoire américain abrite donc les plus anciens collèges de liberal arts, tels que Williams College dans le Massachusetts, ou encore les Claremont College en Californie, dont la réputation n’est plus à faire.
À titre indicatif, voici une liste de quelques liberal arts colleges américains particulièrement réputés :
- Williams College (Williamstown, MA) ;
- Amherst College (Amherst, MA) ;
- Swarthmore College (Swarthmore, PA) ;
- Wellesley College (Wellesley, MA) ;
- Bowdoin College (Brunswick, ME) ;
- Carleton College (Northfield, MN) ;
- Middlebury College (Middlebury, VT) ;
- Pomona College (Claremont, CA) ;
- Claremont McKenna College (Claremont, CA) ;
- Davidson College (Davidson, NC).
Emma, étudiante en quatrième année de bachelor à Pomona College en Californie (USA), nous explique les raisons de son choix : « En visitant des universités aux États-Unis pendant le lycée, je me suis rendu compte que j’avais besoin d’un college avec un campus résidentiel, des cours en petits effectifs enseignés par des professeurs plutôt que par des assistants, un ratio professeurs/étudiants faible et la liberté de suivre des cours dans des disciplines variées – en résumé, tout ce que propose un liberal arts college. Le Pomona College de Claremont, en Californie, est rapidement devenu l’école de mes rêves et, trois ans plus tard, je suis plus que certaine d’avoir fait le bon choix !
La taille du college fait que vous avez vraiment le sentiment d’appartenir à une communauté : je croise tout le temps des personnes que je connais sur le campus ! De plus, les nombreuses équipes sportives, clubs et activités permettent d’avoir une vie sociale très active et de ne jamais s’ennuyer. Tout au long de la semaine, et surtout le week-end, les étudiants sont libres d’explorer les cinq campus de Claremont, ce qui me permet de rencontrer de nouvelles personnes tout le temps ! Nous sommes aussi encouragés à explorer les montagnes, plages et déserts à proximité et à profiter du fait que Los Angeles ne soit qu’à 40 minutes.
Mais ce que je préfère à Pomona, ce sont les gens ! Le personnel et les professeurs se soucient vraiment du bien-être des étudiants. De plus, tout le monde vient des quatre coins des États-Unis et du monde entier, ce qui permet vraiment d’élargir ses perspectives. J’ai tant appris et vécu d’expériences uniques grâce aux personnes que j’ai rencontrées. Pomona crée un environnement dans lequel les étudiants peuvent à la fois s’épanouir et grandir et je suis vraiment reconnaissante pour les trois années que j’y ai passées. »
Aux Pays-Bas
Les liberal arts colleges néerlandais jouissent d’une excellente réputation à la fois européenne et internationale. Les étudiants y bénéficient d’un enseignement de qualité, très proche de celui délivré par les liberal arts colleges américains, à des frais de scolarité bien moins élevés.
Les cours y sont dispensés en anglais, et les effectifs y sont volontairement restreints afin de permettre aux étudiants de profiter d’un enseignement personnalisé et interactif en petits groupes.
Aux Pays-Bas, le bachelor in Liberal Arts se déroule sur trois ans avec en plus la possibilité d’effectuer un semestre d’échange à l’étranger.
Voici la liste des 10 liberal arts colleges aux Pays-Bas :
- Amsterdam University College (AUC) ;
- Erasmus University College à Rotterdam (EUC) ;
- Leiden University College à La Haye (LUC) ;
- University College Tilburg ;
- University College Fryslân (UCF) ;
- University College Groningen (UCG) ;
- University College Maastricht (UCM) ;
- University College Roosevelt (UCR) ;
- University College Utrecht (UCU) ;
- University College Twente (UCT) ;
Preksha, étudiante en deuxième année à Amsterdam University College (AUC), nous explique les trois raisons principales pour lesquelles elle a choisi AUC : « 1. Les cours en petits effectifs – AUC offre des cours en petits groupes (pas plus de 25 par classe) que j’aime parce que cela me permet de créer des relations interpersonnelles plus fortes avec les professeurs et les étudiants. Les professeurs sont également en mesure de fournir une véritable attention à chaque étudiant, ce qui facilite grandement la compréhension du cours. 2. L’environnement de l’université – j’aime beaucoup le fait que l’université soit située à Amsterdam, une ville très dynamique dans laquelle il y a toujours quelque chose qui se passe. J’aime aussi le fait que nous ne soyons pas en plein centre d’Amsterdam, mais suffisamment proches pour y aller à tout moment. Tous les étudiants de AUC doivent aussi vivre ensemble dans une résidence, ce qui est un vrai avantage j’ai vraiment l’impression de faire partie d’une communauté. 3. Les nombreuses opportunités d’apprentissage – AUC offre un grand nombre d’opportunités d’apprendre – aussi bien en classe qu’en dehors. J’ai vraiment l’impression d’avoir beaucoup grandi en tant que personne au cours des deux dernières années et d’avoir acquis beaucoup de compétences précieuses. »
Julie, étudiante en deuxième année à l’University College Utrecht (UCU), témoigne de son expérience : « J’avais vraiment du mal à savoir ce que je voulais faire après mon bac scientifique. J’avais l’impression d’être davantage scientifique au lycée mais c’est aussi parce que j’avais plus de cours de sciences. Je trouve que le système français demande aux étudiants de se spécialiser trop tôt et je comptais donc partir à l’étranger pour rejoindre un cursus multidisciplinaire. J’hésitais entre le Royaume-Uni, le Canada et les Pays-Bas, et j’ai finalement décidé de poursuivre mes études au University College de Utrecht (UCU). Il s’agit d’un programme international prestigieux de liberal arts and sciences qui est entièrement en anglais et basé sur le système américain. L’admission à UCU est assez sélective mais ne se base pas seulement sur les notes (même si j’avais environ 16 de moyenne au lycée). La lettre de motivation, la personnalité et la curiosité de l’étudiant pendant l’entretien comptent également pour beaucoup.
À UCU, j’ai ainsi eu la liberté de prendre des cours de plusieurs disciplines afin de déterminer la spécialisation qui me correspond le plus. Pendant ma première année, j’ai pu prendre des cours de philosophie, de religion ou encore d’anthropologie. Au fur et à mesure du cursus, les étudiants sont encouragés à se spécialiser de plus en plus pour se concentrer finalement sur deux disciplines. Actuellement en deuxième année du programme, j’ai décidé de me spécialiser en neurosciences et en psychologie. Il s’agit vraiment d’un système éducatif très différent des autres car nous ne sommes que 27 en classe et les cours sont très interactifs.
De plus, les élèves de UCU habitent tous au sein du petit campus situé à quelques minutes à pied du centre d’Utrecht, et la vie en communauté est très importante dans ce système éducatif.
Ainsi, ma vie sociale et ma vie universitaire sont assez mélangées car mes cours sont juste à côté de ma résidence. Du point de vue de la charge de travail, l’organisation est primordiale.Je m’étais dit qu’avoir seulement 16 heures de cours par semaine contrairement au 8-17 heures du lycée ne devrait pas poser de problème mais il faut savoir être discipliné. Je recommande vivement cette université car j’ai pu non seulement y découvrir mes intérêts mais aussi rencontrer des personnes du monde entier : les élèves sont à 50 % internationaux et 50 % néerlandais ! UCU offre de plus la possibilité de faire un échange pendant quatre mois partout dans le monde en troisième année. J’ai choisi une destination un peu hors du commun, l’Islande, mais beaucoup de mes amis ont opté pour la Californie ou l’Australie. »
Au Royaume-Uni
S’inspirant du modèle américain, de nombreuses universités au Royaume-Uni proposent aujourd’hui un ou plusieurs cursus de liberal arts, afin de répondre à une demande grandissante d’étudiants de plus en plus attirée par l’interdisciplinarité qui caractérise ces programmes.
Voici quelques universités réputées au sein desquelles il est possible de suivre un programme de liberal arts :
- King’s College London ;
- Royal Holloway, University of London ;
- SOAS, University of London ;
- University of Birmingham ;
- University of Bristol ;
- University College London (UCL) ;
- University of Durham ;
- University of Exeter ;
- University of Leeds ;
- University of Warwick ;
- University of St Andrews.
Hadrien, étudiant en bachelor d’Arts and Sciences à University College London (UCL), nous explique les raisons pour lesquelles il a choisi ce cursus : « Au lycée, j’étais de ceux qui ne voulaient surtout pas faire des études supérieures trop spécialisées. Même choisir une filière m’a été très compliqué. Je faisais aussi partie de ceux qui ne se voyaient pas du tout rester dans des études très formatées et qui laissent peu de place au temps libre, comme la plupart des classes préparatoires. Après beaucoup de recherches et de doutes, je suis tombé sur le bachelor of Arts and Sciences de UCL à Londres. Je suis actuellement en deuxième année de ce cursus, et je suis très content d’être tombé sur ce programme dont la flexibilité dépasse celle de tous les autres et me correspond totalement.
Ainsi, j’ai pu continuer les mathématiques, découvrir les sciences informatiques, choisir de m’y spécialiser, tout en gardant les humanités (philosophie et lettres) qui me tiennent tant à cœur. J’ai aussi pu essayer de faire de l’économie (avant de facilement pouvoir arrêter), ainsi que de l’urbanisme.
Les étudiants de ce programme suivent tous finalement un cursus unique et personnalisé. Ils sont responsables de se construire un cursus cohérent qui leur corresponde réellement. Normalement, on sort de son premier cycle d’études avec soit un BA (bachelor of Arts), soit un BSc (bachelor of Science). Ce programme est le seul à délivrer un BASc (bachelor of Arts and Science). On doit certes choisir entre une majeure scientifique et une majeure artistique (dans les sens très larges des termes), mais dans la pratique, on peut vraiment étudier ce qu’on veut. C’est un bachelor en trois ans, quatre si on décide de prendre l’année à l’étranger proposée.
Il y a aussi quelques cours communs et il est obligatoire d’apprendre une langue étrangère. Il s’agit tout de même d’un bachelor récent qui correspond à un profil assez particulier, et qui a certains défauts. Par exemple, certains modules communs obligatoires sur l’interdisciplinarité n’ont pas beaucoup d’intérêt à mon sens.
Il y a aussi la crainte récurrente de ne pas assez se spécialiser dans un domaine pour plus tard. Je n’ai personnellement pas cette crainte et je crois qu’un profil interdisciplinaire est un réel atout. Avant de choisir ce programme, je conseillerais tout de même d’être sûr d’apprécier que le système d’études anglais avec son peu d’heures de cours et son aspect parfois impersonnel soient faits pour vous.
La vie à Londres peut être un obstacle pour certains. Néanmoins, je suis très épanoui dans mes études et je recommande fortement le bachelor of Arts and Sciences de l’UCL. »
Blandine, étudiante en première année de liberal arts à King’s College à Londres nous raconte son expérience : « Le programme de Liberal Arts à King’s me plaît beaucoup car il permet une grande flexibilité dans le choix des cours, ce qui est idéal quand on n’a pas une idée précise de ce que l’on souhaite faire. J’ai ainsi pu prendre des cours de géographie humaine, d’histoire du monde, de science politique et d’espagnol cette année avant de décider de me spécialiser en géographie humaine l’année prochaine.
Le système anglais peut être assez déstabilisant au départ car nous avons beaucoup plus d’autonomie et de travail personnel qu’au lycée mais c’est un rythme qui me convient bien maintenant. L’université reste assez grande même si certains événements et projets de groupe sont organisés au sein du programme Liberal Arts pour nous aider à travailler ensemble et mieux nous connaître. Le fait d’être dans une résidence de King’s a été idéal pour rencontrer d’autres étudiants. Beaucoup d’événements y sont organisés et il y avait aussi une salle commune (common room) où l’on pouvait tous se retrouver. Mes amis les plus proches sont quand même ceux de la résidence car le peu d’heures de cours fait qu’il est parfois plus difficile de créer des liens à l’université. J’aime beaucoup la vie à Londres et l’ambiance étudiante – il y a toujours des choses à faire et de belles opportunités. Je vais même normalement pouvoir passer un semestre d’échange à Melbourne en Australie pendant ma deuxième année ! »
Laura, étudiante à l’université de St Andrews (Écosse), témoigne de son expérience du cursus sub-honours/honours en Écosse qui s’apparente par certains aspects à un cursus liberal arts : « La division entre sub-honours/honours en Écosse a beaucoup influencé mon choix : la flexibilité des deux premières années, qui m’ont même permis de passer d’une double à une simple licence en me rendant compte que je préférais vraiment le latin et le grec (classics), tout comme le choix et la liberté des deux dernières années en termes de choix de cours est vraiment fantastique. Les études à St Andrews sont en effet divisées en deux catégories : les deux premières années s’appellent « sub-honours » et les deux dernières « honours ». Pendant les deux premières années, on a la possibilité de choisir trois modules à la carte : on entre donc à l’université avec une ou deux matières que l’on a choisies au moment de sa candidature et l’on peut en choisir d’autres en plus. Une de mes amies avait par exemple postulé à St Andrews en psychologie, et avait pris des modules de biologie et de philosophie en première et deuxième années. Une fois en troisième année, on se spécialise dans une ou deux disciplines (dans mon cas, je n’ai gardé que le latin et le grec ancien) et on peut choisir parmi plusieurs options de cours (par exemple, j’ai choisi un module sur l’histoire romaine et un autre sur la poésie grecque).
Les deux premières années sont très utiles car elles permettent de mieux définir ce qui nous plaît : si j’étais rentrée avec l’objectif de faire à la fois des études de latin, de grec ancien et de littérature comparée, mes deux premières années de littérature comparée m’ont fait me rendre compte que je préférais largement le latin et le grec ancien !De la même manière, quand on a des doutes sur son parcours, cela permet d’essayer plusieurs choses : mon amie qui était rentrée pour une licence en psychologie a finalement tellement aimé la biologie qu’elle est aujourd’hui en troisième année de licence de biologie uniquement ! C’est une flexibilité très utile si l’on n’est pas encore sûr de ce que l’on veut faire (puisque cela évite de devoir refaire la première année) mais qui est aussi agréable puisque cela permet à certains élèves d’essayer des cours qu’ils n’auraient jamais suivis autrement. »
Le contenu des programmes de liberal arts varie en fonction des universités. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des établissements que vous souhaitez intégrer avant de postuler.
Au Canada
Le système universitaire canadien présente de nombreux points communs avec le système américain et vous permettra dans certaines universités anglophones comme UBC, Toronto ou McGill de faire preuve de flexibilité et de combiner plusieurs disciplines pendant votre diplôme.
Ainsi, Jade raconte son expérience à l’université de McGill : « J’ai toujours souhaité postuler dans des universités étrangères pour avoir la possibilité de combiner les matières et élaborer un bachelor qui me donne une expertise dans les différents domaines qui m’intéressent. Cela était particulièrement possible au Canada, notamment à McGill qui me permettait par ailleurs d’avoir plus de temps pour choisir mon cursus (la deadline pour le choix des cursus étant en juin), un temps qui a été précieux dans ma réflexion. McGill me permettait même de modifier mon programme au cours de la première année, selon mon intérêt pour les cours initialement choisis. Alors que j’étais initialement inscrite en major international development (avec toujours un grand intérêt personnel pour les pays du Moyen-Orient) et en minor economics, j’ai fini par ajouter l’économie à ma major car j’ai réalisé à quel point cette matière était complémentaire au développement international, ainsi qu’à prendre une minor dans mon champ d’intérêt, les études du Moyen-Orient. »
Jade met toutefois en garde contre le système canadien qui n’est pas forcément idéal pour tout le monde : « Une importante adaptation de la part de l’étudiant est nécessaire. Le système est très différent du lycée, il est important d’être indépendant dans son travail, de prendre en main ses recherches et révisions, car personne ne nous dicte ce qu’il faut faire, et le succès d’un étudiant dépend uniquement de sa motivation, de son implication et de son autonomie dans son travail. Le piège dans lequel la plupart des étudiants en première année tombent est de laisser s’accumuler les cours sans les étudier et de les lier aux lectures à effectuer entre les cours jusqu’aux premiers examens et de se retrouver ensuite avec une charge de travail considérable lorsque le professeur explique ses attentes pour l’examen. Les notions enseignées nécessitent un travail constant et régulier pour assimiler les connaissances au fur et à mesure du déroulement du cours. »
Pour celles et ceux qui souhaitent combiner arts et sciences, sachez que McGill propose également un bachelor of Arts and Sciences qui donne beaucoup de flexibilité dans les choix de disciplines.
En Irlande
Même si les universités en Irlande vous demanderont de choisir une ou plusieurs matières dominantes au moment de votre candidature, des universités comme Trinity College et University College à Dublin offrent une certaine forme de flexibilité aux étudiants.
La majorité des programmes de bachelor offerts à Trinity durent quatre ans et peuvent même aller jusqu’à cinq ou six ans pour certains cursus en ingénierie ou en médecine. Trinity College jouit d’une excellente réputation dans tous les domaines et ses programmes sont parmi les plus sélectifs du pays. Sa faculté d’arts, sciences humaines et sciences sociales est d’ailleurs mondialement reconnue pour les langues modernes, la littérature, les sciences politiques, les études internationales et l’histoire. Trinity donne également aux étudiants la possibilité d’apprendre une langue vivante supplémentaire pendant ses études (dont le mandarin, l’espagnol, le coréen, le japonais ou encore l’allemand). De plus, le broad curriculum de Trinity permet aux étudiants de suivre 10 % de leurs cours dans d’autres départements de l’université (parmi lesquels la littérature, le cinéma, les langues, la philosophie ou encore la psychologie).
À l’University College Dublin (UCD), les programmes de bachelor durent généralement trois ou quatre ans. Pour les programmes de trois ans, il est possible d’effectuer une année supplémentaire afin d’obtenir un master of Arts. De plus, de nombreux programmes à l’UCD offrent une grande flexibilité. Les étudiants peuvent ainsi tester un nombre important de cours durant leur première année avant de se spécialiser. Il existe également des diplômes conjoints au sein du département Arts and Humanities, qui permettent de combiner des disciplines variées.
Ainsi le programme de BA Arts propose aux étudiants de combiner des disciplines aussi variées que l’histoire et la littérature anglaise, les mathématiques et la linguistique, ou encore les statistiques et l’allemand. Le choix vous appartient !
Par ailleurs, l’UCD offre également à ses étudiants la possibilité de suivre deux cours par an dans d’autres départements de l’université afin de s’ouvrir à d’autres disciplines à travers le programme UCD Horizons.
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