Prendre une année de césure ou une gap year

Que ce soit pour prendre du temps pour réfléchir à votre projet d’orientation ou au type de cursus que vous souhaitez vraiment poursuivre, pour acquérir des expériences professionnelles, faire du bénévolat, voyager, mettre de l’argent de côté, améliorer votre niveau d’anglais ou ses résultats au bac, il existe de nombreuses raisons qui peuvent encourager certains étudiants à prendre une année de césure ou gap year. Ce phénomène est d’ailleurs très courant dans les pays anglo-saxons, et il est d’ailleurs même possible, au moment du processus de candidature sur UCAS au Royaume-Uni et même désormais sur Parcoursup en France de différer votre admission d’un an, c’est-à-dire d’être considéré pour une place à l’université un an plus tard.

Toutefois, l’année de césure peut effrayer certains et être considérée comme une année « à ne rien faire ». En réalité, certains d’entre vous ont besoin de prendre du temps dans plusieurs buts : mieux vous connaître, identifier vos talents ou encore vivre de nouvelles expériences pour trouver votre voie. Il ne s’agit donc évidemment pas de ne rien faire pendant un an !

Comment donc mettre cette année à profit et faire en sorte qu’elle soit aussi riche en expériences et en apprentissage que possible ? Expériences professionnelles, classe préparatoire, voyages, bénévolat à l’étranger… nous vous proposons un petit tour d’horizon de certaines options qui s’offrent à vous si vous envisagez d’effectuer une année de césure. Il est nécessaire de se questionner avant de faire le choix de partir à l’étranger.

Faire un séjour linguistique ou une année de foundation year à l’étranger

Il existe de nombreux programmes à l’étranger et notamment au Royaume-Uni, dits de foundation year, dont l’objectif est de vous préparer aux études universitaires. Parmi les programmes de foundation year les plus réputées, on peut notamment citer à Londres ceux de l’University College London, King’s College London, Durham ou encore St Andrews en Écosse.

Pour les cursus artistiques, à moins que vous ayez déjà une solide expérience artistique ou suivi un baccalauréat spécialisé, l’année de foundation year est souvent un passage obligatoire afin de préparer votre portfolio et pouvoir ensuite intégrer des cursus artistiques (fine arts), de design (fashion design, object design…) ou encore d’architecture. L’admission dans certaines foundation years, comme celle de Central Saint Martins, peut d’ailleurs être sélective et elle-même nécessitait l’élaboration d’un portfolio.

Par ailleurs, il existe également des cursus ou séjours linguistiques combinant cours d’anglais et préparation à un examen d’anglais (souvent le TOEFL ou l’IELTS) et hébergement sur un campus ou dans une famille d’accueil qui pourraient également être une option adaptée à celles et ceux qui souhaitent renforcer leur niveau d’anglais. Vous pouvez par exemple contacter certains organismes tels que OISE, EF, Nacel et bien d’autres encore afin de vous aider dans cette démarche.

Suivre une classe préparatoire en France

Pour les étudiants qui souhaiteraient par exemple rejoindre un cursus d’ingénieur à l’étranger (à l’EPFL à Lausanne par exemple), suivre une année de classe préparatoire scientifique en France pourrait vous permettre de renforcer vos méthodes de travail ainsi que connaissances en mathématiques et en sciences et vous donner ainsi la possibilité d’aborder vos études d’ingénieur à l’étranger de manière plus sereine.

De même pour celles et ceux souhaitant suivre un cursus artistique à l’étranger, il existe 21 classes préparatoires publiques qui font partie de l’Appea (Association nationale des classes préparatoires publiques aux écoles supérieures d’art) et qui ont pour vocation de vous préparer aux écoles supérieures d’art. Elles pourraient ainsi constituer un tremplin pour vos études d’art ou de design à l’étranger.

De manière générale, une année de classe préparatoire peut être une année exigeante, mais aussi stimulante et riche en apprentissages et donc, pour certains étudiants, constituer une première étape avant de partir étudier à l’étranger.

Faire un programme césure Eureka en France

Créé par Made iN Sainte-Marie Lyon, un établissement innovant en management et arts numériques qui fait partie de Sainte-Marie à Lyon, le programme césure Eureka a pour objectif de proposer une année de césure organisée, visant à mieux se connaître, se cultiver et donner du sens à ses choix et son orientation.

À travers 30 semaines de programme, vous allez suivre des cours (sous forme d’ateliers et de séminaires) de musicologie, d’anthropologie, de théâtre, d’anglais intensif, de communication, d’innovation, de développement durable, de géopolitique, ou encore des ateliers d’écriture. Le programme prévoit aussi des entretiens de coaching réguliers afin de vous amener à réfléchir sur vous et sur vos talents. Vous aurez également ensuite la possibilité d’effectuer un stage à l’étranger de juin à octobre.

Étudier dans un community college aux États-Unis pendant deux ans

Vous souhaitez étudier aux États-Unis à tout prix mais n’êtes pas forcément en mesure de financer quatre années d’études dans une université américaine ? Le community college est peut-être fait pour vous ! Il permet en effet d’obtenir un associate’s degree (équivalent bac + 2) en deux ans à un coût moindre puis de transférer dans une université américaine directement en troisième année, et ainsi économiser sur les frais de scolarité. Néanmoins, il vous faudra quand même obtenir de bons résultats pendant toute votre scolarité au sein du community college pour pouvoir être transféré dans une université réputée ensuite. Par ailleurs, vous devrez tout de même financer deux années d’études dans une université américaine, ce qui peut dans certains cas représenter un budget important (supérieur à 100 000 €).

Beatriz a passé deux ans au Broward College en Floride avant d’intégrer la Florida International University (FIU) à Miami pour compléter son bachelor. Elle nous raconte son expérience : « J’ai choisi d’étudier au Broward College juste après le lycée car j’étais la première personne de ma famille à étudier aux États-Unis. Il était donc difficile de comprendre toutes les démarches à entreprendre : les demandes d’inscription à l’université me semblaient en effet à l’époque fastidieuses et coûteuses et je n’avais en plus pas de garantie d’être admise. C’est pourquoi le community college me convenait mieux : il était ouvert à tous et était donc un excellent moyen de mieux appréhender le système et la culture universitaire américaine.

En fin de compte, le Broward College a été un excellent tremplin pour moi. J’ai reçu pendant deux ans un enseignement de qualité par des professeurs passionnés et dévoués qui prennent vraiment leur métier à cœur. Le large choix de cours, comprenant des laboratoires et d’autres activités pratiques, m’a permis d’explorer de nombreux domaines et d’aiguiser ma curiosité. J’ai ainsi suivi des cours de religion, de sociologie et d’art et, grâce à cette flexibilité dans mes choix de matière, j’ai pu découvrir ce qui allait devenir ma spécialité : le français et la sociolinguistique.

Il y a parfois des idées reçues sur les étudiants des community colleges mais cela est dans mon expérience infondé et injuste. J’ai en effet trouvé que tous les étudiants étaient motivés, curieux et vraiment là pour apprendre et se dépasser. En outre, le community college offre une seconde chance aux étudiants n’ayant pas obtenu de bons résultats dans leur système scolaire et leur permet même de prendre des cours de rattrapage – c’est bien la preuve que le community college incarne vraiment cet esprit de communauté, d’entraide et de dépassement de soi.

Après avoir obtenu mon associate’s degree à Broward en deux ans, j’ai pu transférer à l’université FIU et obtenir un diplôme de bachelor en deux années supplémentaires. J’ai ensuite décidé de redonner au community college tout qu’il m’avait apporté en devenant professeur adjoint dans un community college. »

Faire un service civique, ou du bénévolat à l’étranger

Pourquoi ne pas prendre un an pour partir faire de l’humanitaire ou un service civil ? En plus d’être une expérience très enrichissante, cela pourrait aussi par exemple vous permettre d’acquérir de nouvelles compétences, de renforcer votre niveau d’anglais ou d’apprendre une nouvelle langue.

Pour obtenir des renseignements sur les opportunités de bénévolat, n’hésitez pas à consulter des plateformes comme volunteerworld.com ou WEP.fr.

Pour plus d’informations

Sur les missions à l’étranger du service civique, rendez-vous sur leur site.

Léonie, étudiante à King’s College à Londres, nous explique les raisons pour lesquelles elle a choisi de prendre une année sabbatique : « J’ai décidé de prendre une année sabbatique après le bac car je ressentais le besoin de faire une pause pour prendre du recul avant de commencer mes études supérieures. J’avais candidaté aux universités anglaises pendant mon année de terminale en précisant que je souhaitais faire une année sabbatique ou gap year. Je savais donc d’ores et déjà que j’étais admise à King’s College un an plus tard, ce qui était très rassurant pour mes parents et pour moi ! Pour mon année sabbatique, j’ai décidé d’allier à la fois travail en France et humanitaire à l’étranger. J’ai donc passé la première partie de l’année à travailler dans un hôtel ou j’ai occupé différents postes pendant trois mois : femme de chambre, réceptionniste puis serveuse. Découvrir le monde du travail a été très enrichissant et m’a permis de gagner en maturité. Je suis ensuite partie pour quatre mois en Asie. J’ai d’abord passé deux mois et demi dans une région très reculée du Cambodge. Je travaillais dans une ferme écologique où je donnais des cours à des enfants et à des fermiers du coin afin de les aider à cultiver leur terre de manière écologique et sans pesticides. Cette expérience n’a pas été facile dans un premiers temps car il n’était pas évident de communiquer avec les autres car j’étais la seule volontaire et quasiment personne sur place ne parlait anglais. Avec le temps, j’ai appris à communiquer par d’autres biais : par des signes ou à l’aide d’un traducteur instantané… Je suis ensuite partie un mois en Thaïlande, où j’ai donné des cours d’anglais au sein d’écoles défavorisées. Pour trouver cette deuxième expérience, j’ai utilisé la plateforme Volunteer World qui m’a permis d’identifier des associations correspondant à ma recherche. Avec du recul, je pense que j’aurais pu encore mieux préparer mon voyage et faire davantage de recherches. Je me suis rendu compte de l’importance de parler avec d’anciens volontaires sur l’association afin d’avoir des retours d’expérience. Avant de vous engager, n’hésitez donc pas à demander à l’association de vous mettre en contact avec d’autres volontaires déjà sur place – cela permet d’éviter les mauvaises surprises !

Certaines associations font en effet parfois venir des volontaires alors qu’elles n’en ont pas besoin, ou simplement pour des raisons financières – il faut donc être vigilant et bien se renseigner. Prendre une année sabbatique a été une expérience incroyable qui m’a permis de me développer sur beaucoup de plans : l’humanitaire m’a vraiment permis de gagner en autonomie et de m’ouvrir aux autres. J’ai l’impression de beaucoup mieux m’adapter maintenant, d’aller plus facilement vers les autres, même vers ceux qui ne parlent pas ma langue ! J’ai aussi beaucoup progressé en anglais, je me suis fait des amis du monde entier, à qui je parle depuis tous les jours en anglais ! Je pense que cette expérience va vraiment m’aider à profiter au maximum de mon expérience universitaire à Londres l’année prochaine ! »

Acquérir des expériences professionnelles ou effectuer un stage

Effectuer un stage ou obtenir une première expérience professionnelle peut également être une opportunité de découvrir vos talents et de vous confronter au monde professionnel.

Cela représente aussi un excellent moyen de confirmer ou d’infirmer un choix d’orientation. En effet, cela peut être particulièrement pertinent pour certains cursus professionnalisants (hôtellerie, architecture, commerce, droit, médecine, ingénierie…) avant de vous diriger vers cette voie. Trouver un job étudiant à l’étranger peut également vous permettre de renforcer votre niveau de langue, d’être plus indépendant et de mettre de l’argent de côté pour vos futures études.

Repasser le bac pour améliorer vos notes

L’admission dans certaines universités au Royaume-Uni notamment étant particulièrement dépendante de notes au bac, il peut être judicieux pour les candidats souhaitant à tout prix intégrer une université sélective de repasser le bac dans l’objectif d’obtenir de meilleurs résultats. Toutefois, cette solution étant risquée, il est important de bien mesurer le pour et le contre avant d’envisager d’entreprendre une stratégie de ce type.

Par ailleurs, à l’étranger, les notes comptent souvent tout autant que la réputation ou le classement de votre université. Par conséquent, si vous obtenez de très bons résultats à votre bachelor, quelle que soit votre université d’origine, vous aurez tout de même la possibilité de rejoindre des masters très sélectifs ensuite !


Vous souhaitez étudier à l’étranger après votre année de césure ? N’hésitez pas à nous contacter afin d’échanger ensemble sur votre projet !